Qui suis-je …
Je suis Soisik Libert, peintre, poète. Mes origines sont nordiques et méditerranéennes. Une partie de ma famille est anglaise et vit au Royaume-Uni. L’Espagne me fascine. Il y a dans ce pays quelque chose de dur, d’altier, qui régit les ombres et la lumière et une volupté qui pille, qui inonde le cœur et le corps. J’ai toujours aimé peindre.
Très jeune enfant- à cinq ans à peine- je dessinais. Mon grand-père maternel était directeur de collection pour la Maison Riechers à Londres, mais aussi remarquable dessinateur. Il était styliste et créait des robes pour le théâtre. Il m’a montré la voie. Je suivais à douze ans des cours à l’école d’Art de Calais, et fut remarquée deux ans plus tard dans un atelier par le directeur de l’établissement, qui me proposait d’intégrer les Beaux-Arts de Paris sur dossier et dispense, proposition rejetée par ma famille, et qui m’a marquée profondément. C’est en partie grâce à une psychanalyse que j’ai menée à terme et à une immersion en poésie que j’ai pu faire face, sans jamais renoncer à cet amour pour la couleur, ni au rituel fabuleux qui lie le peintre à l’œuvre, cette entité carnivore et sublime, qui hante, qui étreint, qui obsède. Dans les années 80, j’ai fait un séjour assez long à Hambourg parmi des artistes peintres et des journalistes, mais j’ai également côtoyé de très près la scène musicale underground. Cette échappée me fut bénéfique. La musique a une grande importance pour moi, quelle qu’elle soit. Elle nourrit mon travail plastique. Dans un premier temps, je me suis consacrée au pastel sec, au fusain, à la pierre noire puis je me suis dirigée progressivement vers l’huile. Je n’ai pas de maître à penser, mais il y a des figures qui comptent pour moi, des arcanes majeures. Je crée à l’instinct, vite, habitée par une vision. J’aime ce sentiment de possession qui bascule à l’intérieur du motif et me déleste d’une tension douloureuse mais bouleversante. J’ai un rapport très charnel avec les œuvres, quasiment viscéral. J’attaque directement sur le support. L’imagination seule me guide. Je ne travaille pas à partir d’un modèle. Mes sources d’inspiration sont principalement la femme, une femme fatale ou ambiguë dans sa représentation, les carrefours, les passages entre crépuscule et nuit, les Vanités, mais aussi les villes, les grandes métropoles, sublimées et comme sorties d’un rêve, l’Espagne, les gens du voyage, les rives égyptiennes, aussi. J’aime (en vrac, ni crescendo ou decrescendo ) les travaux d’Antoyan, de Julian Schnabel, de Raya Sorkine, de Basquiat, d’Arman, de Koons, qui m’amuse et m’émeut, j’aime aussi Ensor, Dali, Léonor Fini, ainsi que Balthus et Klimt, avec lequel je me sens « en phase » et dont les créatures, habillées d’or et de désirs obscurs, mouvantes, complexes, brûlantes ou encore névrosées, me galvanisent. Klimt aimait la terre, mais aussi les mondes souterrains, glissants, énigmatiques. Il aimait également célébrer la nature. J’adore Basquiat, aussi, qui était un penseur mélancolique et rebelle, qui avait une vision pure, absolue, de son art, à la fois nourriture et combat.
Enfin, j’avais oublié Paul Delvaux, qui m’enchante. Ces plasticiens, comme d’autres d’ailleurs, même dans des mouvances et des aventures différentes, signent un même bouquet étoilé. J’aime, dans mon travail, aller à la lisière de la provocation, proposer des séquences qui permettront une liberté d’approche au spectateur, auquel je livrerai une énigme qu’il résoudra, s’il le souhaite. Mes tableaux sont des passages entre rêve et réalité, obsessions et fantasmes. Les figures qu’ils contiennent se présentent comme des apparitions, qui semblent sourdre d’une toile onirique flamboyante, et qui oscillent, fragiles, entre éden et crépuscule.
Soisik Libert
I am Soisik Libert, a painter and also a poet. I have northern and mediterranean roots. From my mother part, my family is english and flemish.
Spain has always fascinated me.
This country brings out something aurated and shadowy at the same time, a voluptuous side that drenches and overflows.
I am foolishly fond of painting for years.
I started to sketch at five.
My grand father was a fashion designer and sketched clothing for the opera, as well the artistic manager of the Maison Riechers in London, and obviously known as a remarkable sketcher. He showed me the way.
In my childwood, when I was following art lessons at the Art school in Calais ( I was eleven), the manager intended to allow me to be admitted in the Fine Arts in Paris with a brief and an exemption, three years later, but my parents refused his proposal and this was a big hurt, an unfair blow for me.
Thanks to a psychoanalysis and my poetry works this disallowance was overcome, I never gave up and the ritual has always seeked for the sublime, carnivorous and flamboyant whirl which belongs to my artwork’s soul, and keeps on obsessing me. In the eighties, I spent a year in Hamburg among painters and journalists and I happened to haunt the musical underground scene. This period was lavish and exciting for me. Music counts very much in my life, it feeds my art.
In earliest times, I devoted myself to crayon, then I came to oils. I have no master to refer to but I regard some artists as uppermost and iconic people for their inspiring life.
My artwork is marked by a troubling and enigmatic tension, a poetical lyricism, a dream, a mirage, a sensual imprint bearing vibrations of beauty and loss, splendour and destruction in a mysterious backscene and a surrealistic impulse.
Soisik Libert
Frémissement (atelier de l’artiste)
120×40 HST